25. NOUVEAU JEU

Ainsi ce qui a été fait peut être défait.

Et ce qui a été défait peut être refait.

Autrement.

J’éprouve un sentiment confus.

Si Zeus peut inverser le temps, peut-être peut-il faire revivre mon amour, ma Mata Hari.

Mais je comprends que ce n’est possible que sur Terre 18, parce que c’est un monde artificiel, un brouillon.

Un peu comme un jeu vidéo. Quand j’étais sur Terre 1 après tout, je m’adonnais aussi à des jeux de gestion ou de guerre et je pouvais m’arrêter lorsque j’avais perdu, revenir au « menu » puis « charger » une partie ancienne sauvegardée, ce qui me replaçait juste avant l’endroit où l’histoire avait commencé à se détériorer.

Raoul a raison, je me suis trop investi émotionnellement dans la partie. J’ai oublié que ce n’est qu’un jeu, comme un jeu d’échecs. Et comme dans un jeu d’échecs il est possible de refaire les segments de partie que l’on souhaite.

Zeus rétrécit pour prendre une taille à peine supérieure à celle des autres dieux olympiens. Il se place au centre des Maîtres dieux et sort un sac rempli de pop-corn pour bien montrer qu’il est au spectacle et qu’il compte se détendre en profitant du film de la prochaine histoire de Terre 18.

Dépossédé de son statut de vainqueur, Raoul Razorback murmure un : « Mais c’est moi qui ai gagné ! » qu’il n’a pas osé prononcer trop fort, par peur de contredire le roi des dieux.

Xavier Dupuis se relève, aidé par les Charytes, il crache du sang et son visage n’est qu’une plaie béante d’où surgissent par endroits des zones claires qui sont peut-être des os ou du cartilage. Il émet des grognements. Les Charytes le soignent. Il ne me regarde pas.

Je lui fais peur.

Je ne crois pas avoir fait peur à qui que ce soit dans ma vie de mortel. Tout a un commencement. La violence. La peur. Après tout, cela peut être aussi un outil pour régler certaines situations. Et là je dois avouer que voir le persécuteur de mon peuple avec sa toge ensanglantée et sa tête qui a doublé de volume me procure un sentiment étrange qui me dégoûte et me fascine.

Ainsi, c’est ça la vengeance.

— Vous sentez-vous prêt à jouer, Xavier ? demande Athéna.

Il hoche sa tête enturbannée de pansements rougis. Les Charytes le portent à bout de bras et le replacent près de la sphère de trois mètres. Jean de La Fontaine hausse les épaules, amusé par la situation. Édith Piaf, Rabelais, Simone Signoret, Georges Méliès, Toulouse-Lautrec, Bruno Ballard et Gustave Eiffel voient plutôt dans cette Finale « recommencée » une chance supplémentaire de gagner.

Avec le recul je peux mieux distinguer le reste des territoires de Terre 18 auxquels je n’avais prêté précédemment qu’une attention distraite. C’est Toulouse-Lautrec, ancien dieu des hommes-chèvres, qui a récupéré le peuple des ours laissé à l’abandon par son ancien élève dieu.

Jean de La Fontaine, dieu des hommes-mouettes, a de la même manière récupéré le territoire des hommes-renards et c’est lui qui en tant que leur nouveau dieu a su résister aux requins.

Bruno Ballard, dieu des hommes-faucons, détient maintenant un territoire immense sous contrôle de sa culture fauconne grâce à des invasions féroces dans les zones sud.

Rabelais, dieu des hommes-cochons, possède un territoire restreint.

Quant à Georges Méliès et Gustave Eiffel, respectivement dieu des hommes-tigres et dieu des hommes-termites, ils agissent sur des territoires surpeuplés aux cultures très raffinées.

Sur les indications d’Athéna, les trois Heures nous distribuent des ankhs rechargés et des sandwiches : Rabelais réclame un verre de vin pour se détendre. Édith Piaf une cigarette. Xavier Dupuis exige un analgésique. Bruno Ballard de la cocaïne. Moi je demande un café pour me tenir éveillé.

Athéna, soucieuse de ne pas faire attendre le roi des dieux assis à ses côtés, ne nous laisse que peu de temps pour reprendre des forces.

Les Heures reprennent nos verres et nos serviettes. Les centaures replacent et consolident les échelles et les escabeaux.

Coup de gong.

Nous retrouvons nos places respectives. Les Charytes soutiennent Xavier pour l’aider à monter.

— Que la partie recommence, proclame Athéna.

Nouveau coup de gong.

Me souvenant pertinemment de mon échec précédent, j’abandonne les révolutions intellectuelles pour me concentrer sur la création d’une force clandestine : l’armée de défense des hommes-dauphins. Je ne disperse plus mon énergie à travers l’art, la science et le savoir, seule compte la constitution d’une force militaire. Si les hommes-requins veulent de nouveau anéantir les miens, ils seront confrontés à une résistance farouche et non plus à des intellectuels uniquement animés d’un désir de paix et d’un respect de la vie qui les empêchent de tuer, et donc de se défendre.

Dès lors mes dauphins excellent dans la fabrication de nouvelles armes, notamment des petits fusils-mitrailleurs faciles à cacher qui n’ont pratiquement pas de recul.

Comme j’ai renoncé à inventer le concept d’utopie, les hommes-ours ne font pas la révolution utopiste, et la monarchie oursienne se maintient.

Et pourtant, à nouveau, un conflit menace. Il n’y a d’abord que des escarmouches frontalières, des disputes à propos de taxes sur les produits d’importation, de petites enclaves que deux partis revendiquent, des diplomates qui s’estiment bafoués.

Je sais où cela peut mener. Il faut étouffer dans l’œuf ces prémices de guerre. Vieux réflexe : j’interromps mes efforts d’armement et reviens à mon grand projet de paix mondiale. Mes hommes-dauphins entreprennent de réunir une vaste assemblée, l’Union des Nations, pour mieux l’assurer. Si je veux sauver les miens, il me faut sauver le monde. Je n’ai pas d’autre ressource que la paix pour éviter les charniers de la partie précédente.

Mes hommes-dauphins s’enthousiasment pour mon projet de paix mondiale, ils montent des organisations caritatives, mes belles espionnes séduisent les politiciens de tous les pays, y compris les dictateurs, pour les inciter à renoncer aux conquêtes militaires. Avec la sexualité j’arrive à apaiser les plus va-t-en-guerre.

Un de mes politiciens arrive même à faire voter à l’unanimité une loi planétaire interdisant la possession d’une arme à feu. J’ai bon espoir d’instaurer une paix réelle.

Le calme dure une vingtaine d’années. Je pense même avoir gagné et je relance mes idées d’Utopie, de Lien et d’Analyse.

Mais soudain quelque chose de bizarre se produit dans la partie : des mouvements anti-dauphins surgissent un peu partout. Des rumeurs prétendent que si les miens ont tellement défendu la paix c’est pour en tirer des avantages personnels. Ici et là des journalistes dénoncent le « complot de la paix ». Des politiciens parlent du « courage de faire la guerre » et de « la nécessité de défendre sa patrie ». Mes hommes-dauphins sont traités de laxistes, de mous, d’endormeurs, de vendus aux puissances étrangères.

On dirait que chaque génération veut sa guerre pour se défouler, en oubliant le prix à payer et les souffrances de ses parents.

Tous les discours démagogiques guerriers génèrent l’enthousiasme. Tous les discours de paix sont hués et leurs auteurs considérés comme des lâches.

À nouveau apparaît une figure charismatique chez les hommes-requins. Il ne s’appelle plus le Purificateur mais l’Exterminateur. Il n’a plus la barbiche mais une fine moustache en pointe. Son drapeau n’est plus vert, mais noir. Les hymnes ont des paroles différentes mais engendrent la même haine.

L’Exterminateur arrive à prendre le pouvoir par un coup d’État audacieux.

En Oursie un général fait de même.

Le dictateur oursien et le dictateur requin font alliance et dénoncent le « complot mondial dauphin ». Les calomnies et la propagande font passer les miens pour des traîtres à la solde des puissances étrangères.

Et à nouveau les Oursiens et les Requins persécutent mes Dauphins. J’ai même l’impression que les hommes-requins sont d’autant plus haineux que leur dieu, Xavier Dupuis en l’occurrence, m’en veut personnellement pour sa mâchoire démise et son nez écrasé.

La partie avance, les miens se font à nouveau massacrer, les requins pavoisent et je vois Xavier Dupuis étaler une joie destructrice.

Cette fois, Raoul Razorback avec son empire aigle intervient un peu plus tôt, probablement par peur que je lui reproche encore sa non-intervention. Son débarquement réussit plus rapidement. Mais son avancée sur le continent est contenue par des troupes requins très coriaces. Ce qui fait qu’au final il progresse aussi lentement qu’à la partie précédente. Je pense à ce que disait Edmond Wells : « Et si nous étions condamnés à revivre sans cesse la même histoire parce que c’est la seule qui est possible à l’animal humain ? »

Je me dis que peut-être tout Aeden ne sert qu’à ça : vérifier si on peut, promotion après promotion, faire mieux que la première trame d’histoire posée avec Terre 1.

Je joue la partie au plus serré. J’essaie de sauver ce qui peut être sauvé. C’est-à-dire pas grand-chose. À nouveau Raoul Razorback gagne in extremis la guerre mondiale, et à nouveau mes scientifiques l’aident pour sa conquête spatiale.

Les autres joueurs n’ont rien pu faire pour changer le cours des choses.

La navette des aigles « atterrit » sur leur planète voisine, et l’astronaute prononce sa phrase historique : « Désormais notre nouvelle frontière est ici. »

Le gong retentit, annonçant la fin de partie et la victoire de Raoul Razorback.

La foule des spectateurs applaudit beaucoup moins chaleureusement qu’à l’issue précédente. Tous se tournent vers Zeus pour savoir ce qu’il en pense. Il ne bouge pas, n’applaudit pas, semble pensif.

— Je veux refaire la partie, annoncé-je.

Une rumeur de désapprobation parcourt la foule. Les mots « mauvais joueur », « fayot » reviennent par intermittence. Même les Maîtres dieux, je le vois bien, sont scandalisés par mon acharnement. Ils guettent pourtant avec respect la réaction de Zeus. Ce dernier se lève lentement, et d’un geste fait taire l’assistance.

Raoul Razorback serre les dents et murmure :

— Ah non, ça suffit, j’ai gagné.

Les autres élèves dieux n’en reviennent pas de mon audace.

— Qu’il en soit fait comme il le désire ! tranche enfin le roi de l’Olympe.

Les Heures et les Charytes nous distribuent des ankhs neufs et nous servent encore des sandwiches et des boissons chaudes dans des Thermos.

Alors que la nuit tombe des centaures installent des torches partout.

Je me souviens quand j’avais rencontré Zeus il m’avait confié que l’un de ses films préférés était Un jour sans fin, l’histoire d’un homme qui reproduit sans cesse la même journée jusqu’à ce qu’elle soit parfaite. C’est peut-être pour cela qu’il me laisse rejouer ces cinquante années de partie finale jusqu’à ce qu’elles soient parfaites. Cinquante années qui se situent entre 1920 et 1970 sur Terre 1. 1920, la montée des nationalismes en Europe. Juillet 1969 : l’arrivée d’Apollo sur la Lune.

À la nuance près que la perfection est pour chaque joueur différente.

Tout comme le paradoxe de la Reine Rouge, on s’améliore, mais les autres s’améliorant aussi, c’est comme si rien ne changeait.

Marche arrière. À nouveau la magie opère.

Les écrans affichant la bannière des aigles redéfilent à l’envers. Le drapeau est arraché. La fusée fait demi-tour.

Les morts sortent des tombes.

Les fœtus sont aspirés dans les ventres.

Tous les acteurs sont récupérés, et rangés comme des marionnettes, prêts pour une nouvelle version du même film.

Je crois que je ne me lasserai jamais de ce spectacle.

Peut-être parce qu’il m’affranchit de la peur du temps qui s’écoule et de l’impossibilité de réparer le passé.

Troisième coup de gong lançant la troisième réécriture de l’histoire de Terre 18.

Je joue.

Je n’hésite plus à discuter durant la partie avec les autres joueurs. Je conseille Raoul Razorback pour remporter plus rapidement la bataille contre Xavier Dupuis.

Fais passer tes bateaux de débarquement par là, je vais aveugler les troupes requins avec des éclairs.

Mais même si nous bénéficions du recul apporté par la connaissance des histoires précédentes, nos adversaires en bénéficient eux aussi et nous retrouvons un scénario quasi similaire.

Le jour revient, je suis comme en état second. Je vois bien qu’Édith Piaf est très fatiguée, plusieurs fois son ankh lui glisse des doigts et elle redescend de son échelle pour le ramasser.

Le drapeau des aigles est replanté.

Quelques maigres applaudissements saluent l’événement.

Je réclame une nouvelle partie. Zeus fait un signe pour qu’on agrée ma demande. Les Charytes nous apportent des ankhs rechargés, nous distribuent des sandwiches. Des paniers de nourriture circulent aussi dans les gradins.

Sur Terre 18 ce qui a été détruit est reconstruit. Ce qui est mort revient à la vie.

Quand l’échiquier retrouve ses pièces, nouveau coup de gong et la lutte recommence.

Une deuxième nuit tombe, le public est épuisé et nous aussi. Dans les gradins beaucoup somnolent, certains ronflent.

Nous les dieux, nous continuons à recréer ce demi-siècle imparfait. J’arrive à éviter les grandes invasions du peuple des hommes-requins. Mais d’autres événements font que le résultat reste identique. Toujours en faveur de Raoul Razorback.

Durant une partie, peut-être la septième, je parviens à créer un État dauphin indépendant, protégé par des frontières sûres. Mais cela ne suffit pas à déclencher un effet déterminant. C’est encore Raoul qui gagne.

J’essaie d’autres stratégies dans les parties qui suivent.

J’arrive à créer une nouvelle religion avec un messie. Il est écouté dans le monde entier. Pourtant c’est encore Raoul qui s’approprie son message innovant et l’utilise pour permettre l’apogée du peuple des aigles et l’envoi d’une fusée sur la planète la plus proche « au nom du message du Messie ».

J’essaie de comprendre où cela coince. Peut-être y a-t-il un manque de pugnacité chez mes hommes-dauphins. Pourtant, lorsqu’ils se retrouvent en situation ils se révèlent d’excellents soldats même s’ils ne pillent pas et ne torturent pas comme les autres, car c’est contraire aux lois de leurs ancêtres.

Je finis une partie où je suis presque aussi bon que Raoul.

Lors d’une autre, un homme-dauphin devient président de l’État requin.

Puis je recrée un nouvel État dauphin sur une île de l’océan, loin de tout danger.

Pourtant chaque fois Raoul remporte la dernière manche largement ou de justesse. Le gong est frappé alors que la treizième fusée aigle atterrit victorieusement sur la planète étrangère et que le drapeau flanqué de l’oiseau de proie au bec crochu est planté.

L’astronaute lâche son mot historique : « C’est nous les meilleurs. »

Cette fois personne n’applaudit. La plupart des spectateurs sont assoupis dans les gradins.

Zeus se lève. Il s’adresse directement à moi :

— Michael… Tu voulais savoir, eh bien maintenant tu sais. L’histoire ne fait que se répéter, avec des nuances certes, mais elle se répète. Et elle aboutit toujours à un résultat similaire.

— Il doit bien y avoir un moyen de sortir de ce cycle. Il y a forcément un moyen !

Zeus affiche un air navré.

— Alors quoi qu’on fasse, cela ne change rien ? insisté-je.

Il hoche la tête.

— Il faut que tu te rendes à l’évidence, annonce le roi de l’Olympe. Les mortels humains sont comme ça et tu ne pourras jamais changer leur destin.

Sur cette conclusion Zeus se mue en cygne majestueux et s’envole en direction de la Montagne.

Je le regarde disparaître à l’horizon.

— La partie est DÉFINITIVEMENT terminée ! annonce la déesse de la Justice en me fixant avec réprobation.

Les spectateurs dans les gradins poussent un soupir de soulagement.

Le dieu des hommes-requins me fixe, les yeux brillants de haine, et dresse son index en un geste obscène. Sans plus réfléchir, je relève mon ankh et le braque sur sa tête enturbannée de bandeaux ensanglantés. Raoul, qui a compris mon intention avant tous les autres, a un geste pour m’arrêter. Xavier Dupuis, tout à son doigt d’honneur, n’est que surprise quand la foudre jaillit de mon arme. La tête du dieu des hommes-requins quitte son cou et s’élève dans les airs puis, après une trajectoire circulaire, retombe au sol où elle rebondit comme un ballon lourd et va frapper le bas des marches de l’Amphithéâtre. Le corps, lui, est toujours debout jusqu’à ce qu’il s’écroule sur les genoux. Il reste comme calé, le torse droit. Un sang pourpre gicle par intermittence de ses carotides. Puis il s’affaisse en avant.

Les sourires se transforment en grimaces horrifiées.

Les centaures ont déjà réagi. J’abats le plus proche, les autres se figent en piaffant. Ma détermination les impressionne. Je souffle sur le canon de mon arme et la jette devant moi.

Athéna intime aux centaures de s’emparer de ma personne avant que je ne commette d’autres exactions. Je me laisse saisir sans plus résister tandis que d’autres hommes-chevaux ramassent les morceaux de celui qui fut le dieu des hommes-requins.

Voilà, c’est fini.

Les traits creusés, le visage hâve, la toge poisseuse, Édith Piaf, Jean de La Fontaine, Gustave Eiffel, Georges Méliès, Simone Signoret, Toulouse-Lautrec, François Rabelais, Bruno Ballard et Raoul Razorback me dévisagent sans comprendre. En haut des gradins, sur les écrans, les astronautes aigles continuent de sautiller joyeusement sur la planète étrangère à la pesanteur réduite. Ici, le crépuscule strie de rose un ciel qui vire au mauve.

Athéna frappe de sa lance pour solenniser son annonce :

— Et le gagnant est… Raoul Razorback.

Acclamations.

— Maintenant, revoyons cette Finale en son entier.

Nouveau coup de gong.

Sur les écrans défile alors en accéléré toute l’histoire de Terre 18 vue sous tous ses angles. Le premier océan s’étale à sa surface après la fonte des glaces réclamée par notre premier professeur, Chronos. Apparaissent des bactéries, des végétaux aquatiques, des paramécies, des poissons. Les premiers continents se soulèvent au-dessus de la surface de l’eau. Des poissons deviennent des lézards, les lézards des dinosaures. Des mammifères de toutes les tailles jaillissent des tanières, des oiseaux de toutes les couleurs s’envolent des nids. Enfin surviennent les premiers hommes, d’abord en hordes nomades, puis dans des villages protégés de palissades. Ils domptent des chevaux, apprivoisent des chiens, découvrent les enterrements cérémoniaux, l’agriculture, le tissage, la roue, la forge, la poterie, la maçonnerie. Premières guerres de masse. Construction de cités antiques aux hautes murailles de pierre. Arrivent les marchés, les routes, les aqueducs, les écoles, les châteaux, les ateliers, les moteurs à vapeur, les moteurs à essence, les moteurs électriques, les usines, les fusils, les voitures, les avions, les télévisions. Tout pousse, grandit, mute, évolue pour s’achever sur le décollage de la fusée aigle dans une grande gerbe de flammes jaunes.

Raoul se plie en deux pour saluer la foule qui l’acclame et scande son nom :

— Razorback ! Razorback !

On lui jette des fleurs, des couronnes de laurier, des messages enrubannés.

— Quant à celui-là qu’on l’enferme en prison, ordonne la déesse de la Justice, me désignant du doigt. Demain nous le jugerons. Et il paiera pour ses crimes.

Tous me regardent. Aphrodite semble bouleversée mais elle n’ose intervenir et préfère détourner les yeux.

Je murmure :

— Pardon Mata Hari, j’ai échoué…

Le Mystere des Dieux
titlepage.xhtml
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_000.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_001.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_002.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_003.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_004.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_005.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_006.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_007.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_008.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_009.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_010.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_011.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_012.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_013.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_014.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_015.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_016.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_017.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_018.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_019.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_020.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_021.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_022.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_023.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_024.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_025.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_026.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_027.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_028.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_029.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_030.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_031.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_032.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_033.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_034.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_035.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_036.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_037.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_038.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_039.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_040.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_041.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_042.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_043.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_044.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_045.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_046.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_047.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_048.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_049.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_050.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_051.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_052.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_053.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_054.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_055.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_056.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_057.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_058.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_059.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_060.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_061.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_062.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_063.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_064.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_065.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_066.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_067.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_068.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_069.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_070.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_071.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_072.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_073.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_074.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_075.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_076.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_077.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_078.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_079.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_080.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_081.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_082.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_083.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_084.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_085.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_086.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_087.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_088.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_089.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_090.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_091.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_092.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_093.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_094.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_095.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_096.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_097.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_098.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_099.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_100.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_101.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_102.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_103.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_104.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_105.html
Werber,Bernard-[Cycle des Dieux-3]Le Mystere des Dieux(2007).French.ebook.AlexandriZ_split_106.html